Le bois de la Ringoire à Déols

  • © J. Beaumont 
  • © E. Trotignon 
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Mise à jour :
17/3/2014 à 12 h 13
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Cette petite rivière qui longe le bois, vient se jeter dans l’Indre, à hauteur de l’Ecoparc des Chènevières. Dans le bois de la Ringoire, elle ressemble à un fossé, servant de limite avec le champ labouré situé sur l’autre rive.

Contrairement à une idée reçue, la Champagne berrichonne possède bien des cours d’eau : simplement, ceux-ci peinent dans cette grande plaine aux versants évasés, quasi horizontaux et seule, une bande boisée les souligne. Ils sont en lien avec des circulations souterraines, placées dans la profondeur du calcaire sous-jacent : en attestent les mardelles qui se repèrent facilement à leur coiffe boisée, jamais défrichée. Et pour cause ! ce sont des gouffres, sortes d’entonnoirs dans lesquels l’eau s’enfonce dans des directions encore méconnues. La Champagne berrichonne en est semée.

Vous entrez dans le Bois de la Ringoire : entre maisons et champs labourés, ce sont 20 ha de pure nature. Au printemps, surtout, malgré un bruit de fond, (les activités de la cité sont proches), les oiseaux se font particulièrement entendre : sans doute, se plaisent-ils dans cet îlot boisé et ils le font savoir ! Quoi qu’il en soit, ils trouvent ici des branches où se poser, des vers et des grains qui les nourrissent, des trous ou des touffes de feuilles pour se cacher. Au printemps, les rossignols venus des tropiques se mêlent aux merles, mésanges, rouges-gorges et fauvettes du coin. Si près de la ville, leurs mélodies mélangées ont quelque chose d’insolite et d’enchanteur.

Un petit sentier
Un sinueux petit sentier, spécialement créé, vous emmène successivement sous la voûte des grands frênes, près de la lande à molinie, sur une grande allée claire bordée d’épineux, au long des berges boisées de la Ringoire – derrière, ce sont les grands champs de la Champagne berrichonne -, dans une peupleraie enfin. Cette dernière fut plantée il y a une trentaine d’années par l’O.N.F. en même temps que les noyers et les érables sycomores. Au printemps, le long de ce sentier, vous observerez de nombreuses plantes, les unes banales, les autres plus rares : grande consoude et camerisier à balais, listère ovale, grémil pourpre-bleu, par exemple. Entre ombre et lumière, entre l’humide du boisement et le sec de l’allée claire, à l’abri du vent ou non, chacune se développe à son gré : Ici, se ressent l’effet « lisière », riche de plantes diverses, issues de deux milieux différents, bois sombre et découvert du chemin.

Tous les ans, l’association botanique des chènevières, sise à Déols, inventorie la flore du bois de la Ringoire.

L’arbre et la graminée
Longtemps, dans le bois de la Ringoire, s’imposa le frêne élevé, grand arbre ombreux qui forme voûte au-dessus du promeneur. Il pousse bien dans cette ancienne cuvette d’épandage, acide de surcroît, où l’eau affleure en continu : là, il y a des milliers d’années, filaient des chenaux profonds. Peu à peu comblée, la zone n’en resta pas moins improductive au plan agricole : c’est la raison pour laquelle, le frêne prit racine, appelé à fournir aux habitants du voisinage, bois de chauffage et menus produits.

Dans les années 1970, l’une des parcelles fut défrichée afin d’être plantée en « bois précieux », noyers d’Amérique, érables sycomores, notamment. Le succès n’étant pas au rendez-vous, ce fut une lande à molinie qui s’installa. Aujourd’hui, le boisement repart mais sans noyers ni érables : ce sont surtout des arbustes, premiers colons, cornouiller sanguin, aubépine, bourdaine qui, avec le temps, se feront plus denses. Puis reviendra le temps du frêne. Comme quoi, la nature n’a jamais dit son dernier mot…

Dans le département de l’Indre, les bois de frênes sont plutôt rares… D’où l’intérêt de les préserver !

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