Économie

Pascal Lesellier & Yuriko et Satoshi Okamoto

Pascal Lesellier et Yuriko et Satoshi Okamoto, respectivement forgeron d'art et souffleurs de verre maîtrisent le feu et sont fiers de leurs créations.

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Pascal Lesellier

Pousser la porte de l’atelier de Pascal Lesellier, c’est entrer dans un monde hors du temps. Partout, des dizaines d’outils disposés, des enclumes patinées, des morceaux de métal en attente d’une nouvelle vie, et des croquis griffonnés à la main. Ici, l’atmosphère respire l’artisanat pur.

« Ah, bonjour ! Excusez-moi, il faut enjamber ce meuble que je suis en train d’assembler pour un client. Regardez, voilà le plan que j’ai dessiné à la main, je m’appuie dessus pour l’assemblage », sont les premiers mots échangés avec Pascal Leselier.

Difficile pourtant de définir Pascal par un seul métier. Couvreur-zingueur d’abord, aux États- Unis puis dans les Caraïbes, travaillant sur les plus belles demeures, avant qu’un accident de travail ne l’amène à se réinventer et ne donne naissance à sa forge. Aujourd’hui, il est forgeron d’art, taillandier, coutelier… mais avant tout passionné, habité par l’esprit du compagnonnage.

Son dernier projet, « En ce moment, je travaille sur un couteau à lame rétractable. Je réalise tout moi-même, jusqu’aux fourreaux. Je les appelle les Norgevin, en hommage à mes origines normandes et au lieu, l’Anjou, où j’ai eu l’idée de cette création. »

La transmission est au cœur de sa démarche. « Moi-même, j’ai toujours ce besoin d’apprendre. J’observe, je décortique des pièces anciennes pour comprendre les méthodes utilisées, et j’apprends aussi des autres. C’est l’adage du compagnonnage : parcourir le monde, collecter les savoirs et en faire un bagage, une méthode, un savoir-faire. »

Ce désir d’apprendre se double d’une volonté de transmettre. Pascal accueille régulièrement des stagiaires dans sa forge, pour une ou plusieurs journées d’initiation. Pour lui, c’est une nécessité : « On vit une époque où la mécanisation efface peu à peu certains métiers et savoir-faire ancestraux. Les transmettre, c’est les maintenir vivants. »

Ainsi vit et œuvre Pascal Lesellier, maître du feu et du fer, entre tradition et création.

Chers Yuriko et Satoshi Okamoto,
Je suis ravi que nos chemins se croisent dans cet article sur la flamme de nos métiers.
J'espère avoir bientôt la joie de vous rencontrer, autour de votre feu ou celui de ma forge.

Yuriko et Satoshi Okamoto

Arrivée en France en 2003, Yuriko découvre l’art du soufflage de verre près de Nancy, où elle rencontre Satoshi, déjà expérimenté dans ce domaine. Après un apprentissage approfondi au Japon, elle revient en France et le couple choisit de s’installer à Reuilly, un emplacement stratégique au cœur du pays.

Leur approche du soufflage de verre s’ancre d’abord dans la technique. « En tant que Japonais, nous avons une vision très technique de cette pratique, avant même l’aspect artistique. C’est par la maîtrise de la technique que nous parvenons à créer des pièces élaborées et expressives », explique Satoshi.

Pour eux, leurs créations ne sont pas destinées à rester figées derrière une vitrine. Elles doivent avant tout être utilisées. « Lors des salons, beaucoup de visiteurs hésitent à toucher nos objets, de peur de les casser. Mais nous voulons qu’ils servent, qu’ils s’intègrent dans la vie quotidienne. »

La fragilité de leurs créations participe à leur beauté. Avec une grande exigence, le couple a une approche du verre comparable à celle de la musique. « Il faut savoir l’écouter, la comprendre. La moindre fausse note se voit sur la pièce comme elle s’entend dans une mélodie. Tout repose sur un équilibre fragile, du début à la fin du processus, et c’est ce qui en fait un bel objet. »

La transmission fait également partie de leur démarche. « Nous organisons parfois des ateliers pour permettre aux visiteurs de découvrir ce métier. Le soufflage de verre a l’avantage d’être fascinant à regarder : le processus est presque aussi captivant que le résultat final. C’est pour cette raison que nous ouvrons ponctuellement notre atelier pour proposer des initiations. »

Yuriko et Satoshi, deux souffleurs de verre passionnés, domptent le feu et la matière avec une précision extrême, avançant à chaque création sur un fil, entre fragilité et beauté.

On croise régulièrement des forgerons lors de marchés, c’est un métier qui a comme point commun avec nous l’art de manier le feu. Nous vous souhaitons évidemment le meilleur dans votre activité artisanale dans laquelle nous nous retrouvons.